Le cinéma est de retour à Mahdia

A l’occasion de l’année du cinéma, Mahdia accueille, depuis le 12 et jusqu’au 21 août, un mini-festival dédié au 7è art. Chaque soir, dès 22h00, un film célèbre est projeté sur un écran aménagé au siège de l’Association de sauvegarde de la Médina. «Nous voulons raviver une ambiance hélas révolue, celle qui régnait jadis dans l’unique salle de cinéma de la ville «Azzouhour», aujourd’hui disparue.

Dans cet endroit les cinéphiles, avaient forgé, depuis des années, l’habitude de regarder et débattre des meilleurs films du monde», explique Jinène Sfar, professeur à l’Institut supérieur des beaux- arts de Sousse et organisatrice de la manifestation .

Au programme, donc, une palette alléchante de neuf longs-métrages. A commencer par Paradise Now de Hany Abou Assad, qui a ouvert le festival, jeudi dernier. Ce «thriller moral, rigoureux, documenté», selon les critiques, a été trois fois couronné : d’abord au Festival de Berlin avec le prix du public, ensuite le prix du meilleur film européen et enfin le prix Amnesty international.

Il raconte l’histoire de deux amis palestiniens qui devraient mener une opération-suicide à Tel- Aviv. Munis de ceintures explosives et conduits à la frontière, ils se trouvent ballottés entre une envie de vivre et un désir de mourir.

Hier, vendredi, 13 août, les cinéphiles ont eu un rendez-vous avec Underground d’Emir Kusturica : une version très controversée de l’histoire de l’ex-Yougoslavie, retracée depuis 1941, à travers la vie d’un arriviste, manipulateur, Blacky.

Le cinéma italien classique sera à l’honneur, dès ce soir, avec La Strada de Fellini. Ce film sera suivi de Le Corniaud de Gérard Ouri, demain, dimanche 15 août et par l’inégalable Le Voleur de bicyclette de Vittorio de Sica, mardi 17 août,

Le cinéma africain sera présent à travers Le Mandat de Sembène Ousmane, prévu pour lundi 16 août. Le fameux Volver de Pedro Almodovar est programmé pour le Jeudi 19. Rappelons, ici, que ce film a obtenu le prix du meilleur scénario au festival de Cannes 2006 (date de sa sortie) et que ses actrices ont été récompensées par un prix d’interprétation collectif dans le même festival.

Vendredi 20 août, le public sera au rendez-vous avec un autre film de Pedro Almodovar, Parle avec elle. ce film a reçu l’Oscar du meilleur scénario original. Le festival s’achèvera, le samedi 21, sur le rythme du rock avec Le Bal de Ettore Scola.

Une belle initiative sans aucun doute. Elle est, certes ,modeste, mais bien ambitieuse. Il est vrai que lutter contre le vide culturel, notamment en ce qui concerne le cinéma, est un énorme défi, difficile à relever. Jinène Sfar y croit pourtant. Solitaire, elle commence son combat avec une seule arme, une volonté d’acier.

Ira-t-elle loin, quand le chef-lieu du gouvernorat qu’est Mahdia n’a plus, depuis belle lurette, de salle de cinéma?

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