Pourrait-on trouver une eau alternative?

Rencontre de l’envoyé spécial du Président des Etats-Unis pour la science et la technologie, Elias Zerhouni, avec l’association «Jeunes science»

«J’ai une mauvaise mémoire. Et je n’arrive jamais à me rappeler les quatre chiffres de mon cadenas 6.3.9.8. J’ai inventé alors une règle un peu compliquée : je divise ces chiffres par deux et je les multiplie par trois. A la fin, je suis arrivé à trois combinaisons probables au lieu de 10 mille. J’ai encore simplifié la règle en divisant les chiffres par 2 et je n’ai trouvé qu’une seule possibilité de combinaison…Tout cela pour vous dire qu’il est important de découvrir des règles fondamentales au-dessus de la réalité qu’on observe, pour réduire la complexité de la vie », a raconté Elias Zerhouni, l’envoyé spécial du Président des Etats-Unis pour la science et la technologie, lors d’une rencontre avec l’association «Jeunes science», tenue mercredi dernier à l’Ecole supérieure privée d’ingénierie et de technologie «Esprit», en présence de Son Excellence l’ambassadeur des Etats-Unis.

En dehors des cérémonies officielles, l’envoyé spécial a rencontré des jeunes scientifiques dans un cadre convivial et amical. Il leur a parlé de l’avenir et du rôle qu’ils jouent dans le développement scientifique, technologique et même économique du monde entier. «Notre défi est commun», déclare-t-il. Le 3 novembre 2009, la secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Hillary Clinton, a annoncé la création d’un corps d’ambassadeurs spéciaux pour la promotion des liens scientifiques et technologiques avec le monde musulman suite au discours du Caire du Président Obama.

Le Dr Zerhouni, en compagnie des Drs Ahmed Zewail (prix Nobel de Chimie, California Institute of Technology) et Bruce Alberts (ex-président de l’Académie des Sciences des Etats-Unis d’Amérique), est chargé de cette mission.

M. Zerhouni souhaite inaugurer de nouveaux rapports avec le monde musulman pour une coopération scientifique et technologique fulgurante, «que l’on voudrait concrète», précise Hassan Akrout, président de l’association «Jeunes science».

Puis d’ajouter : «Nous sommes un pays porté sur la science et la technologie. La preuve, notre association qui, depuis 1974, milite pour le développement de la recherche scientifique». M. Akrout a insisté sur l’importance des échanges au niveau des recherches scientifiques et sur le maintien des rapports amicaux, déjà instaurés, entre les scientifiques des deux pays.

La simplicité en réponse à la complexité

L’objectif de la visite du Dr Zerhouni va apparemment au-delà de cette notion d’échange. Elle tend à pousser les jeunes à réaliser un surcroît de progrès et de développement dans leurs pays  et améliorer leur niveau de vie. «C’est aux jeunes aujourd’hui d’avoir  cette capacité à transformer les connaissances scientifiques en bien-être humain et social», a ajouté l’émissaire américain.

Pour lui, la jeunesse n’est pas liée à l’âge mais plutôt à la réactivité. Il a appelé l’assistance à être sélective et attractive et à se doter d’un esprit actif qui réfléchit en dehors des sentiers battus et met en cause certaines «certitudes».

Sous forme de discussion, M. Zerhouni a posé des questions et a reçu des réponses. Il a évoqué l’histoire de Newton pour démontrer la nécessité d’oser briser les tabous pour pouvoir observer la réalité de différentes manières. Il leur a parlé de son expérience personnelle, celle d’un jeune Algérien à la volonté d’acier qui a su réaliser son rêve parce qu’il a cru en ses capacités mentales et en ses ambitions sans limites. Il a inventé l’histoire des cadenas pour donner un exemple où «la simplicité figure comme un élément fondamental de la découverte».

Il a appelé enfin cet esprit jeune à répondre d’une manière active aux problèmes actuels. Des problèmes qui sont en mutation permanente et qui sont difficiles à limiter dans le temps et dans l’espace.  M. Zerhouni a proposé à l’audience de trouver une solution immédiate à un problème actuel qui est le manque d’eau dans le futur.

«Pourrait-on trouver une eau alternative ?», suggère-t-il. Les esprits se sont animés et plusieurs ont essayé de trouver des réponses… Semer de nouvelles graines et les nourrir jusqu’à trouver la transformation fut la devise de l’émissaire américain.

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