Quand Latifa chante les senteurs du pays

Festival international de Carthage: Soirée de la fête nationale de la Femme

Il est 23h00 passées et la scène de Carthage est vide. Pour faire patienter le public, on passe en boucle des bandes- annonce et des spots publicitaires…L’ennui se fait sentir sur les gradins à moitié vides: cris, hurlements, applaudissements…

Rien à faire…Côté scène, l’ambiance est toujours à une sorte de décontraction. Des musiciens font la pose photo, pour le souvenir…

Il est 23h30 quand Latifa Arfaoui arrive sur la scène de Carthage, «tout juste après la prière de traâwih» déclare-t-elle. Apparemment, la chanteuse a mal calculé. Cette heure de retard n’a servi qu’à augmenter la pression, pas le public.

Face aux gradins, Latifa a le trac. Voix tremblante, démarche trébuchante : «J’ai le cœur qui bat la chamade», avoue-t-elle à travers des éclats de rire. Pour se réconcilier avec son public, elle lui promet une soirée qui durera jusqu’à l’heure du S’hour. La chanteuse aura tenu parole: la fête s’est prolongée jusqu’à 2h00 du matin…

Si elle est venue, ce 13 août, sur la scène de Carthage, c’est pour célébrer la fête nationale de la Femme, une soirée organisée par l’Union nationale de la femme tunisienne (Unft).

Latifa Arfaoui incarne l’image de la femme tunisienne qui a su s’imposer dans la jungle du show-biz arabe. Ce qui lui confère une légitimité pour célébrer une telle fête.

La petite Latifa, qui faisait partie de la chorale de l’école primaire de Sidi Omar à La Manouba, compte parmi les voix les plus vendues dans le monde arabe.

Sa forte personnalité et sa grande détermination ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui : une artiste comblée.

Avant de commencer son concert, la chanteuse a pris le temps de rendre hommage à sa mère. Depuis une estrade qui prolonge la scène, elle se penche pour l’embrasser et la remercier pour tout ce qu’elle a fait pour elle. C’est sa mère qui l’a aidée à réaliser son rêve en l’envoyant en Egypte. Là où Latifa a roulé sa bosse.

Elle a interrompu des études de littérature néerlandaise commencées à Tunis pour rejoindre l’Académie arabe de musique du Caire : elle y obtient un bachelor, puis un master.

Latifa a fait son premier voyage au pays des pharaons en 1983. Durant cette période, elle a rencontré le compositeur Baligh Hamdi, qui lui avait conseillé de rester en Egypte dans l’intérêt de sa carrière. Néanmoins, elle a préféré se concentrer sur sa formation scolaire : elle est retournée donc en Tunisie pour terminer ses études secondaires au lycée Khaznadar. Mais sans jamais arrêter de chanter.

Oussama Farhat l’a encadrée et Ali Sriti l’a forgée. De cette artiste en herbe est alors née une chanteuse qui, depuis plus de vingt ans de carrière maintenant, a sorti une vingtaine d’albums et de singles, ainsi qu’une trentaine de vidéo-clips. Son répertoire est audacieux et son style est distinctif. Latifa ne recule devant aucune nouvelle expérience. Dans ses tubes, elle inclut divers tons et différents rythmes ; elle chante tunisien, égyptien, «khaligi»…

Durant cette soirée, c’est le public qui a semblé guider la chanteuse. Cette dernière répondait à toutes les demandes et suivait le public sans réticence aucune. Elle paraissait tellement heureuse de se retrouver chez elle qu’elle cédait volontiers le micro à «wled blédi», selon son expression…

Elle n’hésitait pas à appeler des artistes venus la voir, comme Mohamed Jebali ou d’autres, à partager avec elle quelques refrains, ou encore à tapoter gentiment sur la tête du photographe…

Elle paraissait heureuse tellement heureuse de retrouver la femme qu’elle est, « une femme tunisienne qui adore l’odeur du jasmin »…

* (Source : www.wikepedia.com)

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