Ahlem Kadhi, médecin vétérinaire : Main de fer dans un gant de velours

Journée internationale de la femme

«Papa, je veux être vétérinaire». C’est la première phrase qu’Ahlem Kadhi a prononcée dès que son père lui a annoncé sa réussite au concours de la sixième année de l’école primaire. «Je l’attendais dans la voiture, le cœur serré. Mais je savais déjà ce que je voulais faire». Naturellement, personne ne pouvait imaginer, à cette époque, que cette gamine d’à peine 10 ans, avait d’ores et déjà tracé sa destinée. Et personne ne croyait qu’elle s’accrocherait encore à son rêve d’enfant quand elle a décroché son baccalauréat, section mathématiques, mention bien. Des critères qui lui ont permis de réaliser son rêve. «J’étais déterminée à être ce que j’ai toujours voulu être: vétérinaire et à aucun moment, j’ai douté de mon choix», insiste-t-elle d’une voix ferme et obstinée.

Aujourd’hui, elle a 30 ans et dirige un cabinet privé. Elle est même élue membre du conseil de l’Ordre régional Nord-Est où elle est nommée secrétaire général adjoint. «Je suis la seule femme à ce conseil Nord-Est, je suis la plus jeune et pourtant on m’a fait confiance.

C’est la preuve que dans notre domaine, qui est considéré par certains – comme un métier d’hommes-, la femme a toutes les chances de se confirmer, de grimper les échelons et donner le meilleur d’elle-même, sans aucune entrave», affirme-t-elle.
Pour Ahlem, la réussite ne tient qu’à une devise: ne jamais cesser de se remettre en cause. L’orgueil est un mot qui l’irrite. A aucun moment, elle n’a cessé d’être exigeante envers elle-même, elle n’a jamais, non plus, arrêté d’atteindre la perfection.

Elle n’a surtout pas perdu confiance ni en elle ni en ses décisions : «Je n’ai jamais désespéré, ni hésité à frapper à toutes les portes, car l’audace et le courage sont à la base de toute réussite. Dans mon métier, j’ai toujours respecté trois principes de base : fidélité, disponibilité et sérieux», continue t-elle en prenant les allures d’un maître qui convainc ses disciples. Une attitude assez naturelle, pour une personne comme Ahlem qui a toujours eu le sens des responsabilités. Elle est l’aînée de sa famille. Et ses parents lui ont appris «les outils de la réussite. Ils m’ont montré comment me prendre en charge et pour savoir me battre pour réaliser mes ambitions…

Ma mère est une femme intrépide qui n’hésite devant rien, mon père est généreux, compréhensif. Il a tout sacrifié pour nous voir tous épanouis».
Sa réussite, Ahlem la doit surtout à ses parents. «J’estime fermement que l’enfant fait l’adulte», ajoute-t-elle. Aujourd’hui, elle veut suivre le modèle de sa mère et veut passer à sa fille d’un an et demi, ses principes. Elle veut lui donner tout l’amour qu’elle a reçu de ses parents. Elle veut la gâter et lui offrir le bonheur.

Ahlem est convaincue que la réussite dans le milieu professionnel ne vaut rien sans un épanouissement total dans la vie privée. Et l’équilibre entre les deux n’est qu’une question d’organisation et «j’avoue que ce n’est pas facile», observe-t-elle en gardant toujours un sourire chaleureux.

Elle appelle ses journées «journées marathon». Elle court de chez elle au cabinet, du cabinet à son domicile, pour s’occuper de sa fille, accomplir son rôle d’épouse modèle, en plus de la gestion du cabinet, les consultations permanentes, les urgences, les opérations chirurgicales. «C’est très dur d’exercer ma passion sans perdre de vue l’essentiel : ma famille», ajoute-t-elle. La situation aurait été plus difficile sans le soutien de son époux.

Un époux qui est à l’écoute de sa femme, qui comprend les exigences de son métier, qui l’aide et l’encourage dans tout ce qu’elle entreprend. Un époux qui respecte la vocation de sa femme et comprend l’attachement passionnel qu’elle possède pour les animaux . A lui aussi, elle a dit un jour : «Je veux être vétérinaire». Et il a cru en elle. «Ce qui fait la réussite de l’un fait la réussite de l’autre», conclut-elle.

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