La beauté d’une rencontre

Au Centre culturel russe à Tunis, exposition de Makhatsh Magomedov,«Réalités tunisiennes en tableau II»

Sur les cimaises du centre culturel russe, Makhatsh Magomedov, peint «Réalités tunisiennes en tableau II». Des réalités qui se traduisent en couleurs et en lumières. Peintre d’inspiration orientaliste, Makhatsh guette les regards et s’attarde sur les détails. Le ton est chaud, la palette est chatoyante, les contrastes sont accentués et les couleurs vives. Tout y est : une beauté fascinante et un respect profond pour la Tunisie, son pays adoptif.

Russe d’origine, Makhatsh Magomedov est né le 1er juillet 1968 dans le village d’Oboda dans la région de Khounza dans la République du Daguestan, à la frontière sud de la Russie. C’est dans les années 90 qu’il découvre la Tunisie pour la première fois. Il trouve abri au Centre russe de la culture et des science, là où il fonde l’Ecole Alexandre Roubtsov d’art graphique. Onze expositions sont à son actif, six individuelles et cinq collectives. Certaines de ses œuvres sont exposées à la salle VIP de l’aéroport international de Tunis-Carthage.

Ses peintures de grand format ressemblent à un album de souvenirs, rassemblés avec nostalgie et tendresse. Le temps s’arrête sur un visage anonyme aux traits soigneusement tracés, ou sur un bédouin qui s’apprête à franchir une rue, ou encore sur un «miâad» (une assemblée de femme) organisée devant une tente bédouine (Bit châar). On fige le regard d’une femme voilée ou l’élan d’une course des cavaliers…

Makhatsh capture avec justesse une émotion spontanée. Sa touche est vigoureuse, élégante et subtile. Elle laisse échapper aussi bien le silence profond d’une méditation , celle d’un cavalier dans l’immensité du désert, que le brouhaha assourdissant de l’ambiance festive, probablement celle du festival international du désert de Douz.

Outre le Sud, Makhatsh peint des paysages du Nord. On reconnaît tout de suite les portes et les ruelles de Sidi Bou Saïd. Ce thème, classique et usé, a été pourtant bien réussi. Le plaisir du regard est amplement satisfait. Les angles de vues sont différents de ceux que l’on voit souvent. Le peintre élargit son spectre pour englober toute la baie de la Marsa. Il rétrécit ensuite son champ d’observation pour plonger dans les détails. Dans ces toiles, en particulier, Makhatsh met l’accent sur la lumière. Il puise dans les reflets et les rayons pour en faire ressortir la chaleur d’un instant.

La beauté se reflète à travers le mariage des couleurs chaudes et l’équilibre des contrastes. Ces toiles, sont empruntes à la fois d’exotisme et de sensualité: des fleurs d’un bougainvillier s’étalent sur les murs d’une blancheur laiteuse; une porte entrouverte dessinant un rayon d’ombre sur un tapis tissé de lumière…Bref, Makhatsh peint une belle image de la Tunisie.

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