«On manque de cardiologues, de neurologues, de dermatologues, de radiologues…», se plaint une infirmière à l’hôpital régional Habib-Bourguiba de Médenine. Souvent, les malades, en état d’urgence, sont transférés dans les hôpitaux les plus proches et les mieux équipés, comme celui de Tataouine (à 55 km) ou encore celui de Gabès (à 75 km). «Une distance qui pourrait être fatale dans certains cas», précise encore l’infirmière.
Les propos de cette dernière sont considérés par le directeur régional de la santé à Médenine, Sami Réguig, comme «exagérés et non fondés». Selon lui, l’hôpital régional comporte un staff de 26 médecins spécialistes. Toutes les branches médicales sont disponibles sauf la neurologie, la psychiatrie, la médecine légale et la dermatologie.
Néanmoins, le responsable ne nie pas l’insuffisance de ce staff à satisfaire les besoins médicaux. On compte, en moyenne, un ou deux spécialistes par service. «Ce qui est très peu, surtout quand il s’agit de radiologie ou de gynécologie. Un seul médecin ne peut pas tout faire», reconnaît M. Réguig.
Le gouvernorat de Médenine couvre une superficie de 9.167 km2, soit 5,2 % de la superficie du pays. Il abrite en 2009, selon l’Institut national des statistiques, une population de 451.300 habitants.
Quatre hôpitaux régionaux (à Médenine, à Djerba, à Zarzis et à Ben Guerdane) travaillent en étroite collaboration pour couvrir le manque de spécialistes. «Il nous arrive aussi de signer des conventions avec les médecins privés qui assurent des consultations quotidiennes. C’est ainsi que l’on a pu avoir un pneumologue chez nous», explique le responsable.
Un accord a été également signé entre l’hôpital de Sousse et celui de Médenine pour assurer le service de cardiologie. Depuis, deux médecins alternent au service tous les quinze jours.
Pour l’infirmière, il y a toujours des défaillances. «On n’assure pas les gardes au service pédiatrique ; les consultations sont parfois réduites à une seule visite hebdomadaire et c’est toujours le malade qui paye le prix fort !», s’inquiète l’infirmière.