Aberration? Trop peu. Profanation? Pas assez.
Délire? Peut-être. Abomination? Certainement.
Qu’on ose commettre le crime de faire d’un bas-relief antique un lavabo, voilà qui va au-delà de tous les abus.
Dans une pierre antique, une crevasse est sculptée, un trou est percé et un jet d’eau installé. C’est dans cette statue d’empereur romain que Sakher Matri lave ses mains, nettoie son visage et crache sa salive, chaque matin et chaque soir… Ni le marbre, ni l’or, ni même l’argent n’auraient pu satisfaire son ego. « L’empereur » qu’il se voulait demandait plus.
En tout cas, un avant-goût de notre grande enquête qui paraîtra dans les quelques jours à venir et qui révélera d’autres atrocités archéologiques et civilisationnelles commises par l’ancien président et son entourage. Déclassements plus qu’abusifs, atteintes aux sites et aux vestiges que seuls des fous ou des ignares pouvaient oser.
Quelles que soient les restaurations que la Tunisie d’aujourd’hui et ses fins techniciens entreprendront, des séquelles demeureront, hélas. Le mal a été au-delà de toute imagination. Attendez notre enquête.