Rires d’enfants

Les Semaines allemandes en Tunisie Klasse, Klasse, de Michel Vogel à Mad’art

Sur la scène de Mad’art Carthage, la musique bat son plein. Une musique forte et vibrante qui émane de la bouche d’un musicien hors norme. Pas de batterie à l’arrière-scène, pas de synthétiseur dans les coulisses. Il n’y a pas de basse ni de contrebasse derrière ce chanteur à la voix mystérieuse.Mando n’est pas un DJ, ni un rappeur. Il est le champion allemand de beatbox, invité d’honneur au «Festival Génération 21», manifestation organisée dans le cadre des Semaines allemandes en Tunisie qui se déroulent depuis le 19 mars à Mad’art Carthage.

Mando est aussi l’acteur principal de la pièce Klasse, Klasse, de Michel Vogel, représentée, samedi dernier, à l’occasion de la Journée mondiale du théâtre.

C’est lui, micro collé à la bouche, qui a donné le la à la pièce. Il a fait répandre une multitude de sons comme pour attirer les comédiens vers la scène. Ces derniers ont surgi  du public et sont passés, un à un, sous une sorte de scanner pour se métamorphoser en marionnettes.

Une fois les personnages «fabriqués», commence alors la pièce. Mando joue le rôle de narrateur mais sans prononcer de mots. Il accompagne les comédiens «muets» et accentue leurs gestes et leurs mouvements en imitant  les sons qu’ils émettent : le «chuintement» de la radio, les grincements de leurs dents, leurs cris, leurs souffles et leurs soupirs.

Ces marionnettes ne sont autres que des élèves qui, chaque matin, prennent place dans une classe d’école. On y trouve le studieux, la belle blonde, le niais, le vilain, le bagarreur, la «grosse»…Et entre ces personnages, des liens se tissent et des émotions naissent. L’amour, la jalousie, l’amitié, le chagrin, la violence, poussés à l’extrême, s’entremêlent dans une sorte de «collage» de situations très rapides.

Michel Vogel semble briser tout ordre logique et plonge ainsi ces personnages et son public dans un «foutoir», peuplé de sons et de rythmes. Les élèves sont tantôt gentils, tantôt méchants; tantôt lucides, tantôt turbulents. Les professeurs invisibles sont des poules qui caquettent ou encore des «extraterrestres» qui punissent à coups de sifflet stridents, produits par la bouche de Mando.

Entre illusion et désillusion, se construit le monde magique de ces marionnettes-élèves, pleines de vie et d’espoir. Elles ont dépoussiéré des souvenirs d’école mais elles ont surtout su provoquer un rire enfantin que l’on croyait à jamais perdu…

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